La représentation des LGBTQ

Une affaire réglée ?

En tant que femme cis hétérosexuelle, je ne me suis jamais souciée de mon identité de genre ou de ma sexualité. Récemment, en regardant une nouvelle série sur Netflix, j’ai réalisé à quel point il est problématique pour beaucoup de gens de se battre pour trouver leur propre identité. À quel point notre société hétéronormative leur rend la tâche difficile !

C’est la raison pour laquelle une représentation adéquate dans les médias joue un rôle important dans la formation de l’opinion et la lutte contre les préjugés. Cependant, qu’est-ce qui a vraiment changé au cours des dernières décennies lorsqu’il s’agit de montrer des personnages gay à part entière sur nos écrans ? Bien que le contenu LGBTQ ait fortement augmenté sur nos écrans, nous avons encore du travail à faire pour nous débarrasser de nombreux clichés bien ancrés.

Le grand méchant queer

Frank N Furter dans Rocky Horror Picture Show, Moriarty dans Sherlock Holmes, Raoul Silva dans Skyfall. Quel est le point commun de ces rôles ? Les méchants sont tous moins virils que les héros, un peu trop effémininés, très maniérés, en bref, ils sont un peu trop gays. Les productions hollywoodiennes utilisent depuis longtemps la pratique du „queer-coding“ pour désigner quels personnages d’une histoire sont méchants. Ce phénomène consiste à faire en sorte que les personnages présentent des comportements stéréotypés associés aux personnes homosexuelles, afin de signifier immédiatement au spectateur que le personnage est „méchant“.

Prenons l’exemple des dessins animés de Disney : les héros sont toujours hétérosexuels, ils sont généralement hypermasculins, beaux et courageux, tandis que les héroïnes sont presque toujours l’incarnation de la beauté blanche de l’Europe occidentale. Les méchants, en revanche, sont efféminés et faibles, s’il s’agit d’hommes et corruptrice, s’il s’agit de femmes. On peut alors se demander dans quelle mesure il est bon de laisser à la télévision et aux médias le soin d’enseigner la morale aux enfants.

Pourquoi la représentation LGBTQ est-elle importante ?

Une bonne représentation permet de lutter contre les stéréotypes et l’ignorance. En outre, une enquête menée en 2020 par GLAAD a révélé que la représentation des homosexuels augmentait l’acceptation des homosexuels jusqu’à 45 %. Les insultes « pédé », « gouine », « tafiole », « tapette » ; c’est vite dit, mais il faut se rendre compte que ces termes péjoratifs blessent. En clair, la représentation dans les médias déstigmatise l’homosexualité. Une fois que les LGBT sont montrés comme des personnages à part entière, et pas seulement comme le soutien du protagoniste hétérosexuel, ces personnages prennent vie et normalisent l’existence des gays, des lesbiennes et des trans parmi nous.

Soyons courageux alors et montrons toute la splendeur de notre arc-en-ciel !

C.M.

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